carnet de route - tournée 2003

module 6 / Londres- ANGLETERRE
Tournée Automne 03 - étape 6

  • équipe Cie : 5 personnes
  • spectacle programmé: mini@tures
  • lieu: ICA Institute of Contemporary Arts - Londres
  • cadre: Digital Art Festival
  • itinéraire: béziers-montpellier-londres-montpellier-béziers / béziers-carcassonne-londres-carcassone-béziers
  • kilomètres parcourus: 3000 kms
  • dates: du 8 au 14 novembre 2003

Bilan:
" Cette étape à Londres était très attendue par toute l’équipe. D’abord, parce que nous avions une série de 4 représentations, et donc l’occasion de poser nos sacs un peu plus longtemps. Une semaine de présence à Londres en tout, donc, plus de chance de rencontrer le public autour de « mini@tures » sur scène. Etape attendue, aussi, parce que Londres représentait la fin de notre périple entamé au Mexique deux mois avant : malgré le succès et les excellents moments passés outre-atlantique et en Europe de l’Est, les kilomètres parcourus commençaient à se faire sentir ///// Côté logistique, rester une semaine complète dans un pays étranger n’est pas toujours aisé, dans l’organisation de la vie de l’équipe. Mais là, énorme chance : notre amie de longue date, Nicole Perez, s’est occupée de nous, avant et après les spectacles, et s’occuper de nous n’est pas peu dire ! Nicole est elle aussi native de Béziers, puis partie à Londres voici 10 ans, et actuellement dans la production et la communication, outre ses incursions dans la musique. Dire qu’elle a la pêche, la joie de vivre et un talent hors-pair d’organisation ne signifie rien : il faut la voir pour le croire… Nous avons été « choyés » par Nicole, qui suivait chaque jour le « hors-spectacle » (réservations au restaurant pour après le spectacle, nous y conduire tous avec sa voiture pour éviter les taxis, accélérer la commande des repas) et s’est débrouillée pour amener à l’ICA tout ce que son carnet d’adresses comptait d’important à Londres, et il y en a eu … Donc, avant d’aller plus loin dans ces notes sur Londres, toute la Compagnie voudrait remercier Nicole pour sa bienveillance extrême et son dévouement sans limite. Sans elle, notre semaine à Londres n’aurait pas été la même ///// L’ICA (Institute of Contemporary Art) est à Londres ce que Beaubourg ou le Palais de Tokyo sont à Paris (toutes proportions gardées) : un espace dédié au croisement des arts d’aujourd’hui, un cadre pour des propositions inattendues et novatrices. Mais, et nous l’avons découvert sur place, l’ICA est aussi un endroit très hype, très mode (pour l’anecdote, Madonna est vice-présidente, ainsi que Brian Eno et David Bowie, Nithin Sawney quant à lui a préfacé le programme de novembre…). Bref, outre le fait que danser à Londres reste une étape d’importance dans la carrière d’une compagnie, et outre le fait que nous savions que le public y était très exigeant et spécialiste, nous arrivions de plus dans le saint des saints de ce qui se fait de plus branché (avec la Tate Modern) en matière d’art actuel pointu, notamment de vidéo-art. La scène de l’ICA, petite boîte noire, était au minimum de ce que notre implantation technique demande, avec une petite jauge de 200 places, mais le rapport scène-salle était bon. Le montage technique s’est effectué sans aucun problème, et tout était réuni pour que nous puissions faire 4 représentations dans de bonnes conditions. Vivienne Gaskin, programmatrice à l’ICA, ainsi que toute l’équipe technique, étaient réellement ravis et honorés de nous accueillir, depuis plusieurs mois. Seul hic dans ce beau tableau : le personnel du comptoir d’accueil de l’ICA, parfois assez infects et inefficaces, certains aussi aimables que des portes de prison, ou bêtes et disciplinés comme un agent d’accueil d’une administration que je ne nommerai pas. Cela nous a coûté, par exemple, le refus pur et simple de certains de nos invités, notamment de gens venus de loin et tout spécialement, à dix minutes du lever de rideau, juste par excès de zèle sur des guests lists apparemment incomplètes sur l’informatique de l’accueil, alors que nous prenions chaque soir le soin de tout préciser en amont. Râlant, vraiment râlant, mais rien à faire contre cela, juste oublier car les représentations ont été vraiment très bien accueillie, la première ainsi que les trois autres. Nous étions un peu inquiets pour cette « première » au Royaume Uni, car Londres est une ville ou la danse est présente et productive, depuis des décennies, et on pourrait imaginer un public londonien blasé, du genre « j’ai déjà tout vu… ». Pas du tout : nous avons parlé chaque soir longuement avec les spectateurs restés pour nous attendre, et constaté, outre les louanges et excellents retours reçus, leur curiosité et leur joie d’avoir découvert un rapport corps-images inédit. En faisant le tour de ce qui a posé problème durant ces quatre représentations, et selon un point de vue purement technique, un seul souci majeur s’est posé le mardi 11 novembre, pour la deuxième représentation : 5 minutes après que le spectacle eût commencé, un énorme problème de son sur scène, les enceintes et retours qui crachotent, la voie stéréo de gauche presque inaudible, le vrai cauchemar alors que tout avait été vérifié trois fois juste avant par notre directeur technique, lequel était en train de faire « en live » des pieds et des mains pour régler le problème, moi idem en coulisses avec nos talkies, bref, une tension à son maximum car nous ne voulions pas arrêter le spectacle malgré le son totalement détérioré, mais plutôt faire tout pour trouver la panne, au plus vite. Cela a duré plusieurs minutes, qui m’ont parues des mois… Puis tout est rentré dans l’ordre. Jusqu’à la fin du spectacle, la tension en nous, sur scène, n’est pas vraiment retombée. Après les saluts, nous avions en nous une impression mitigée sur la qualité de ce que nous venions de montrer. Tension vite apaisée : les professionnels et le public présents ont été réellement touchés par ce qu’ils venaient de voir (et d’entendre !), sans faire cas au problème de son, et cela nous a vraiment réchauffés : Vivienne Gaskin de l’ICA a été aux anges ainsi que tout le staff qui l’accompagnait, la critique parue en ligne le lendemain fût été bonne, notre présence à l’ICA continuait donc de se dérouler sous la bonne étoile. Et jusqu’à la dernière représentation, cela n’a été que du bon, avec un excellent accueil du public, une salle pleine (malgré le nombre de spectacles de danse à Londres sur la même période), beaucoup de personnalités présentes et des critiques vraiment séduits. Parmi les professionnels venus, citons le programmateur du Sadlers Wells, notamment, ainsi que des designers et artistes multimédia, puis d’autres venus de beaucoup plus loin juste pour nous voir (Utrecht – Pays Bas, ImpulsTanz de Vienne – Autriche, …). Le spectacle quotidien fini, nos nuits londoniennes ont été plutôt courtes, mais denses : notre amie Nicole nous a fait sillonner tout ce que Londres compte de restaurants à découvrir, de bars et clubs en vogue, notamment le très hype « Sketch » du français Mourad (lieu magnifique, au design léché, très blanc, très grand, très cher, très mode, pour clients fortunés ou faisant semblant de l’être, l’endroit où il faut être vu, dans lequel nous sommes restés juste le temps qu’il faille pour ne pas subir d’irritations, et donc juste assez pour n’en garder qu’une bonne impression…). Notre chère Véronique, indispensable attachée de presse, qui avait pu venir avec nous sur cette date à Londres, s’était occupée entre autre de la diffusion de nos clips mini@tures au Vibe Bar. Nos journées, hors filages et répétitions, ont été finalement assez calmes, beaucoup de repos, flâneries tranquilles, petites visites, et « la » ballade super-touristes en big bus (que personne n’avait jamais eu le temps de faire avant), un peu de shopping à Soho et Camden, très calme aussi, car dire que Londres est une ville chère est un euphémisme… Côté médias, la presse anglaise a été réactive: du Evening Standard au Guardian, en passant par le London Times ou la presse en ligne, les titres les plus importants nous ont annoncés, et choisis dans la rubrique Danse de leurs guides-suppléments hebdomadaires (à côté de Martha Graham, Merce Cunningham, ou le Ballet de Chine, ça fait toujours un petit quelque chose !). Anecdote : à notre retour en avion, sur British Airways, le magazine High Life à bord présentait sa sélection des évènements artistiques incontournables sur la semaine à Londres, et nous avons découvert leurs deux choix (picks) : David Bowie en concert au Wembley Arena, et … mini@tures à l’ICA. Bowie en photo d’un côté, et nous (ses fans) de l’autre, sur la mêêêêêêême pââââââge ! De quoi revenir chez nous avec le sourire, et alimenter l’hypothétique et future chronique VIP qui ne verra d’ailleurs jamais le jour… Bilan de cette « Opération Londres » : mission réussie, et fin de cette tournée 2003. Nous avons désormais quelques semaines pour souffler un peu, mais pas trop, car nous finalisons tous les nouveaux courts-métrages et modules flash d'« Invisible » sur notre site web, puis préparerons notre gros projet d’installation en Mars 04 au Carré des Jalles de St Médard (Bordeaux), et enfin, nous reprendrons la route en tournée de Mai à Décembre, avec au menu : les Pays-Bas, le Mexique, le Portugal, et l’Asie (Inde, Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Viet-Nam)… A suivre ! … »

Didier Mulleras


CREDITS:

module 6 / ANGLETERRE, réalisé pour le site TELERAMA.fr
par la Compagnie Mulleras (c) décembre 2003 - tous droits réservés

l'équipe:

  • chorégraphie: magali & didier mulleras
     
  • video et infographie: nicolas grimal
     
  • danseurs: severine prunera, elisabeth nicol, magali & didier mulleras

MERCI à:
Vivienne Gaskin et à toute l’équipe technique de l’ICA, à Nicole pour sa disponibilité, au Service Culturel de l’Ambassade de France à Londres pour son soutien, à Yvonne pour sa vision quasi médiumnique de notre travail (si proche de nos pistes d’écriture internes et non- dévoilées…), aux compagnies aériennes qui ont fermé les yeux sur nos excédents de bagages, à tous nos partenaires sur cette tournée d’automne 2003 qui s’achève, pour leur confiance et leur appui.

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