CREATION NUMERIQUE - Hors serie Janvier / Février 2001
mulleras.com
clipe le mouvement

Comment retranscrire le spectacle vivant, le mouvement, l'expression, la danse sur le Web: la compagnie Mulleras propose mini@tures, une alternative sous forme d mini-clips à télécharger.

Mini@tures se présente comme une constellation de performances dansées, épinglées par un code barre. Pour pnétrer dans l'univers du danseur, cliquez! Avant de pénétrer la phase 1 du projet, sachez qu'un passage approprié chez Real Player est obligatoire. Un conseil: dès lors que vous aurez achevé le téléchargement, détendez vous, multipliez par deux l'agrandissement de la fenêtre, et faites disparaître les icônes qui vous gênent. Proposer un spectacle vivant sur le Web est déjà une performance en soi. Lorsqu'en 1998, Didier Mulleras, co-fondateur de la compagnie, et son web-master, Nicolas Grimal, ont décidé de créer le site, "ce n'était pas pour en faire une simple vitrine de la compagnie", souligne Didier Mulleras, danseur-compositeur, préoccupé depuis longtemps par les potentialité du web et de l'informatique, en tant qu'outils de création.

UNE SCENE MINI@TURES
"Le passage à l'écran, la danse filmée, ôte parfois beaucoup de sens et de sensibilité au mouvement, lorsqu'il a été initialement prévu pour être vu sur une scène, dans une relation frontale danseur/spectateur", dit-il. "Pour le projet mini@tures, nous avons initié un cahier des charges: faire court, léger, accessible... pour contourner volontairement ces problèmes de restitution de l'image en mouvement. Tous les clips de mini@tures ont été spécialement écrits, filmés et mixés pour une mise en ligne. L'Internet nous impose ses contraintes (vitesse de téléchargement, taille d'image, poids des fichiers) pour curieusement donner un autre regard à notre écriture des corps", poursuit Didier Mulleras. "Je voulais que le danseur soit dans une toute petite fenêtre à l'écran (4x5cm), d'où ce titre, mini@tures, pour rappeler que nous autres, humains, serons toujours plus fragiles et moins performants que les machines... Lorsqu'un danseur sait qu'il peut être vu à tout heure du jour et de la nuit, et qu'il va mesurer moins de 2cm de haut, il ne vit pas son identité d'artiste de la même façon", poursuit le chorégaphe, "C'est une remise en question de son image. C'est parfois très utile et enrichissant. Nous avons sans cesse dû adapter notre écriture à cette restitution du corps". Plus qu'un espace e représentation, le web est devenu pour la compagnie installée à Béziers, une scène de travail à part entière, un véritable outil de création. La phase 1 présentée sur le site (mais aussi dans le cadre de l'ISEA, des Nuits Savoureuses de Belfort ou du Monaco Dances Forum en décembre) est la première étape d'un projet sur quatre ans qui se déroule comme un aller-retour du réel au virtuel. La phase 2 qui fut interprétée live au Divan du Monde à Paris, est le prolongement inspiré de cette première phase, écrite pour le web !

Véronique Godé
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